Méthodologie du commentaire de texte philosophique
Principes essentiels
a- Le commentaire est un exercice technique d'interprétation, d'analyse, de compréhension et d'explication de l'argumentaire développé par un auteur dans un texte donné.
Le commentaire n'est pas à proprement parler ni prioritairement un exercice d'érudition ni d'histoire de la philosophie. Il faut se garder de toute lecture transcendante et faire une lecture immanente.
Cela ne veut pas dire que l'on ne peut pas utiliser ses connaissances et mettre le texte en rapport avec d'autres textes ou arguments mais (a) le commentaire ne se limite pas à cela, (b) toutes références annexes doivent exclusivement être utilisées pour mettre le sens du texte étudié en valeur et non gratuitement.
Le commentaire consiste massivement en l'acquisition d'un savoir-faire (il faut s'entraîner) et de compétences intellectuelles permettant de bien mettre en œuvre ce savoir-faire.
Les connaissances philosophiques sont utiles mais aucune n'est indispensable. Il ne s'agit pas non plus d'utiliser ses connaissances pour cacher une mécompréhension du texte ou une faiblesse de l'interprétation. Si vous avez des connaissances sur l'auteur utilisez-les à bon escient et non comme un moyen de tirer du texte les idées générales de l'auteur que vous connaissez par ailleurs qui peut-être ne s'y trouvent pas.
La seule lecture du texte doit vous conduire aux idées générales qui s'y trouvent éventuellement défendues et développées, votre connaissance de l'auteur permet ensuite de corroborer votre interprétation et de construire, des rapports avec le reste de son œuvre (dans que cela ne devienne central mais toujours pour éclairer le sens du texte étudié), elle ne permet en rien de faciliter ou de servir d'entrée à l'interprétation.
==> ce qui prime est donc l'analyse conscience du texte et seulement du texte.
b- Quelles compétences ?
1- le commentaire est d'abord un exercice de lecture attentif et d'analyse (attention au détail par de lecture superficielle).
ce qui prime c'est la lecture du texte dans le détail, on n'a jamais compris un texte avant d'avoir bien lu tous les détails, chaque partie précisément et avec attention. Ne rien exclure et s'efforcer d'inclure tous les détails y compris ceux qui vous semblent les plus difficiles.
C'est un exercice d'analyse, c'est-à-dire un exercice qui s'efforce de dégager tous les aspects du texte en profondeur et toutes ses parties et articulations de surface. C'est une anatomie.
Les questions que l'on doit se poser : est-ce que je parle toujours du texte rien que du texte (si oui de quelle partie exactement ? Citez! Évitez les effets « tunnel ») ? Est-ce que je n'ai pas sauté un passage du texte ? Est-ce que j'ai rendu compte de tous les sens et les fonctions de tous les passages que je commente ?
2- le commentaire est un exercice de compréhension et d'interprétation.
il faut que vous soyez capables non pas seulement de traduire ou de paraphraser mais de toujours ramener les parties du texte à un même problème et une même thèse qui parcourent le texte et constituent son unité de sens.
Il faut que vous soyez capables de mettre en perspective en ressituant la thèse parmi toutes les autres et en ramenant le texte à des enjeux/intérêts philosophiques plus généraux. Un texte bien compris n'est pas un texte que vous êtes condamnés à répéter servilement.
Les questions que l'on doit se poser : où l'auteur veut-il en venir ? Quel est l'intérêt de ce qu'il dit ? En quoi est-ce original et intéressant/pertinent ?
3- le commentaire est un exercice d'explication, d'explicitation et d'objectivation.
il faut que vous soyez capables de justifier pourquoi l'auteur affirme une chose plutôt qu'une autre, en quoi cela se justifie dans le texte et de manière générale.
Il faut que vous soyez capables de comprendre de quoi il est question et par exemple de vous demander à quel objet du monde renvoie le texte (objectivation, utilisation d'exemples).
Questions à se poser : pourquoi l'auteur dit-il cela plutôt qu'autre chose ? Quel est le rapport avec ce qu'il a dit auparavant (en quoi ce qu'il dit s'explique par ce qu'il a dit auparavant et ce qu'il dira ensuite?) ?
4- le commentaire est aussi un travail de rédaction et de rigueur
attention à la correction de la langue
attention à utiliser un mot toujours de manière défini et avec un sens stable
attention à la cohérence et à la clarté
attention à la construction du propos.
Méthodologie du commentaire
a- Lecture du texte
comprendre le texte :
on lit plusieurs fois le texte en faisant des repérages : concepts importants, liens logiques (opposition, conséquence, causalité, illustration...), en notant les idées qui nous viennent. Ne pas hésiter à utiliser le texte imprimé comme un matériau brut et à inscrire spontanément les idées qui viennent et à jalonner le texte de ce qui vous y semble significatif. Il ne faut pas laisser le texte extérieur mais l'habiter progressivement par une lecture active. Faire attention toujours à la forme et au fond et la manière dont ils fonctionnent ensemble, la forme est un moyen de rendre convaincante une thèse. Les premières lectures sont donc décisives parce qu'elles permettent de mettre votre esprit en route et au diapason du texte, de construire une accroche et une familiarité avec le texte, de commencer à introduire des nuances, des contrastes, du sens et du mouvement dans le texte. Cette première étape est importante, efforcez-vous de ne penser à ce moment-là à rien d'autre qu'au texte qui vous est donné sans arrière-pensée comme l'expression brute et nue d'une pensée.
Le deuxième moment décisif est de trouver l'idée générale dont il est question et qui donne son unité d'objet au texte. Bref, il s'agit de déterminer le thème : de quoi est-il question ? Ce thème ne doit pas être trop général et doit être suffisamment précis pour rendre compte exactement de ce dont il est question dans le texte sans pour autant être trop précis et donc ne pas rendre compte de l'intégralité du texte.
Le troisième moment doit vous rendre attentif au problème que l'auteur pose en relation au thème. Toute réflexion philosophique est une réponse à un problème. La manière la plus aisée de rendre compte du problème est de considérer qu'il formule une tension entre deux thèses concurrentes liées au thème qui structure le texte. Il faut pouvoir considérer que tout le texte est une réponse à ce problème.
Il faut aussi considérer ce que dit l'auteur au sujet du thème : que dit-il, quelle option prend-t-il, quelle idée défend-t-il sur ce dont il parle ? C'est la thèse. La thèse est également la réponse à la problématique qui structure le texte. Les trois premiers moments de la lecture permettent de donner au texte son unité de sens et de rendre compte de votre compréhension globale de ce qui se joue dans le texte.
analyser le texte :
Pour analyser le texte, à proprement parler, il y a plusieurs choses à dégager et que l'on peut regrouper dans un tableau pour éviter d'en omettre. Lorsque l'on fait le tableau on n'oublie jamais qu'il s'agit toujours pour l'auteur de répondre au problème qu'il s'est donné, l'analyse ne doit donc pas donner un « écorché » brut du texte mais toujours rapporter sa dissection à ce que l'auteur veut faire.
Toute la lecture doit donc vous permettre de (a) comprendre la solution, c'est-à-dire de saisir : les moyens employés précisément dans le texte pour répondre au problème et soutenir la thèse, (b) d'examiner la valeur de la solution, sa pertinence, son caractère convaincant ou non à l'aune des autres solutions possible au même problème, de l'option que vous auriez vous même défendue, (c) de montrer l'originalité, les forces et les faiblesses de la solution proposée par l'auteur, (d) d'ordonner tout cela en suivant l'ordre du texte sans pour autant répéter ou paraphraser le texte.
Analyse des notions : analyser les notions mentionnées dans l’intitulé, prises séparément. Il ne s’agit pas de se jeter sur la première définition intuitive qui vient à l’esprit mais de construire rigoureusement une définition philosophique.Quelques remarques :
Une bonne définition est une définition qui englobe tous les objets qui sont désignés par la notion considérée et aucun objet qu’elle ne désigne pas. Il faut donc tester la définition élaborée avec des exemples : faire une liste d’objets variés désignés par la notion mais aussi d’objets proches qui ne le sont pas, puis se demander dans chaque cas si la définition permet de tracer une frontière nette entre les uns et les autres.
Il faut commencer par rédiger une définition, puis la relire, la corriger, la modifier jusqu’à atteindre la plus grande précision possible. Il faut définir la notion par rapport aux notions opposées, et par rapport aux notions les plus proches. Quelle est la spécificité de la notion considérée par rapport à la ou les notions contraires, par rapport aux notions voisines ?
(Il faut donc également définir ces autres notions).
Faire attention à considérer tous les sens de la notion, ne pas faire disparaître la pluralité des significations possibles (même si certaines seront abandonnées plus tard, car non pertinentes).
Analyse de la structure argumentative : il s'agit de savoir comment le texte progresse d'un point de départ vers une solution. Il faut d'abord dégager le plan du texte, c'est-à-dire le découper selon les parties qui le structurent réellement (ces parties ne doivent pas être artificielles, l'auteur suit un plan et c'est ce qu'il s'agit de mettre en évidence). Il faut ensuite dégager les séquences de chacune des parties, la manière dont elles participent à l'argumentaire (exemple ?, formulation d'une thèse ?, formulation d'une contradiction ?, élément d'une déduction ?, élément d'un argument par l'absurde ?, d'un argument rhétorique...?). Il faut donc démonter ou décomposer le texte puis le remonter ou le recomposer, c'est-à-dire comprendre comment il « marche », progresse, avance vers une solution.
Il faut donc être attentif aux connecteurs logiques, aux inflexions de la pensée, à la manière dont elle se compose. Il faut toujours se demander ce qui motive le passage d'une séquence à l'autre, où veut en venir l'auteur en en passant par les étapes qu'il met en place. On peut donner des titres à chacune des séquences si cela permet d'avoir une vue plus synthétique de la démarche.
Évaluation de la démarche de l'auteur. Au fur et à mesure du texte, vous ne devez pas hésiter à confronter les idées de l'auteur avec celles d'autres auteurs sur la même question ou même avec les vôtres. Il faut donc à la fois bien comprendre le sens précis, l'originalité et l'intérêt du texte en le mettant en question, en prenant du champ (évitant d'y être englué), mais aussi d'évaluer la solution et la démarche de l'auteur (a-t-il de bonnes raisons de dire ce qu'il dit ? N'aurait-il pas pu affirmer autre chose ? Son argumentation est-elle convaincante et bien construite ? Bref, on doit toujours demander si ce que dit l'auteur « tient la route » est vrai, est solide, s'il n'aurait pas pu défendre une thèse plus solide.
Nb: cette étape doit être faite avec circonspection et vise à prendre du recul pour mieux comprendre et expliquer le texte, il ne s'agit en rien de « démonter » un texte, au contraire, on doit toujours être guidé par une générosité intellectuelle qui nous commande de considérer l'auteur sinon comme « infaillible », du moins comme source d'un enseignement solide.
structurer et mettre en forme l'analyse :
Je vous propose de faire un tableau de lecture ou quelque-chose d'approchant qui peut comporter six colonnes :
(a) l'une permet de numéroter les séquences logiques (qui ne correspondent pas forcément aux parties dans la mesure où une partie d'un raisonnement logique peut être composée de plusieurs séquences),
(b) l'autre colonne permet de faire une paraphrase une 'traduction' sommaire de la séquence vous permettant d'être certain que vous l'avez bien comprise d'une part et de savoir aller au-delà de cette paraphrase,
(c) la troisième colonne vous permet de relever les concepts, notions, expressions importantes et d'en proposer une définition ou une explicitation qui correspond à celle que l'auteur semble utiliser ainsi que d'autres définitions si vous en connaissez d'autres cela vous permettant de mieux comprendre le sens particulier dans lequel l'auteur prend des notions,
(d) la quatrième colonne vous permet de mettre en évidence la fonction logique de la séquence, son lien avec les précédentes et les suivantes, la manière dont elle fait progresser la problématique,
(e) la cinquième colonne vous permettra de mentionner les enjeux et mises en perspective éventuelles (lien avec des intérêts philosophiques généraux, positionnement de l'auteur par rapport à d'autres thèses sur la même question, mise en dialogue avec ce qui peut être dit sur la même question mais que l'auteur ne dit pas),
(f) la dernière colonne vous permet d'introduire des exemples, des références, des réflexions que vous n'aurez pas pu introduire dans les cinq autres colonnes.
à rédiger au brouillon :
le plan général : globalement, le plan de votre commentaire suit celui du texte. Il a autant de parties que le texte en contient et autant de sous-parties qu'il y a de séquences argumentatives. Il faut donc reproduire l'ensemble ordonné et structuré de l'argumentaire à l'œuvre dans le texte. Tout cela doit être parfaitement ordonné et construit.
Vous devez également soigner la construction de chaque partie en suivant encore, autant que possible, l'ordre de l'argumentaire de l'auteur.
Pensez que chaque paragraphe doit lui-même être construit : il doit avoir une introduction soit sous forme d'une question soit sous la forme d'une affirmation qui formule rapidement ce qui se joue dans telle ou telle séquence, son lien avec la précédente. Il doit avoir un développement où sont explicités la fonction du passage dans l'argumentation, le sens des notions en jeu, la signification, ce dont parle l'auteur (en faisant éventuellement intervenir un exemple s'il peut éclairer le propos), l'originalité de ce que dit l'auteur, les limites apparentes de ce qu'il écrit, la raison d'être de sa thèse et son apport à la problématique ou à la réflexion philosophique plus générale. Enfin, il doit présenter une conclusion rapide qui ressaisit l'essentiel. Le paragraphe doit donc être construit selon un mouvement qui commence par
(a) énoncer l'unité de sens d'une séquence,
(b) ensuite par l'explicitation de sa signification,
(c) puis par un retour analytique au texte qui doit être cité,
(d) puis par une capacité à prendre du champ par rapport au texte et à lui donner du relief (éventuellement en utilisant des références, un exemple ou encore en rapportant ce qui est dit à des enjeux généraux),
(e) enfin par une conclusion.
L'introduction : l'introduction doit être rédigée consciencieusement en prenant le plus garde possible à la formulation, à la correction et à la clarté car c'est là que s'évalue (a) votre compréhension synthétique du texte, (b) la pertinence de votre interprétation, (c) la clarté et la solidité de votre propos.
l'introduction des parties et les transitions afin d'avoir l'ossature de votre devoir déjà bien établie. L'introduction et les transitions sont très importantes parce qu'elles mettent en évidence les mouvements et structures logique de votre commentaire qui doivent être le reflet de ceux du texte. Donc c'est à soigner et cela doit être le plus clair et le moins artificiel possible.
Rédaction
principes rédactionnels généraux :
Utilisez bien votre brouillon qu'il ne s'agit pas de recopier : votre brouillon est un squelette, un ordonnancement qui donne des pistes à développer et une structure, il n'est pas l'intégralité de votre devoir sinon vous perdriez trop de temps sans intérêt, la rédaction est un travail spécifique de formulation, de reformulation, de développement et d'expression claire, ça n'est pas un « recopiage ».
Rédiger le développement linéairement pour favoriser la continuité de votre propos.
Efforcez vous de relire régulièrement ce que vous avez écrit (à la fin de chaque sous-partie par exemple pour ressaisir et corriger les éventuels défauts de cohérence, les éventuelles digressions gratuites, les fautes d'orthographes et de français, les passages manquant de clarté... ; puis à la fin de chaque partie et à la fin du devoir : ces séquences de relecture facilitent le travail final de relecture tout en le rendant plus efficace).
attention toujours à la correction de la langue, à la cohérence, à la clarté de la construction et de l'expression, tout cela doit être attentivement pesé lors de la rédaction.
Pensez aussi à la clarté matérielle : la présentation, la propreté, les sauts de ligne... autant qu'à la clarté et à la correction de l'expression.
Rédaction de l'introduction :
Voici la manière la plus « naturelle » d'écrire une introduction, il ne faut pas violenter la logique naturelle mais la suivre. On propose parfois d'énoncer la thèse avant la problématique mais cette démarche, possible, me semble moins spontanée.
entrée en matière :l'entrée en matière vise à amener la thématique abordée par le texte. Il s'agit d'une « politesse » rhétorique visant à éviter d'entrer dans le sujet in medias res mais de montrer en quoi ce dont traite le texte ne vient pas de nulle part mais renvoie à de réelles questions.
Thème : énoncez le thème avec précision et rigueur (il ne doit être ni trop général, ni trop précis). Définissez la notion importante et évoquez le domaine de pertinence de la thématique parmi les grands champs de la réflexion philosophique.
Problématique : formulez le problème sous la forme d'une alternative. C'est le problème qui est censé être tout le moteur théorique de la réflexion, ne le négligez pas !
Thèse : la thèse propose une réponse au problème. Elle doit être formulée de manière aussi précise et claire que possible tout en définissant les nouvelles notions importantes introduites.
mise en perspective/enjeux : efforcez-vous dès l'introduction de laisser deviner l'intérêt général du texte dans la réflexion philosophique (enjeux/intérêts philosophiques) ainsi que l'originalité et le sens précis de l'option théorique choisie par l'auteur (mise en perspective). Cela doit être fait brièvement et synthétiquement, vous devez aller à l'essentiel.
démarche argumentative : exposez de manière très synthétique la démarche argumentative donc, si possible, évitez de simplement formuler le titre des parties les unes après les autres mais montrez d'emblée qu'elle sont logiquement liées entre elles et à la résolution du problème.
==> attention l'introduction doit être très synthétique, gardez les développements pour plus tard. Elle est néanmoins riche en informations. Elle est donc dense par nature, évitez de faire des introductions de plus d'une page et de moins d'une demi page (en fonction de votre graphie bien sûr).
organisation du développement :
Le plan d'un commentaire de texte est composé de plusieurs parties, la plupart du temps entre deux et quatre dans la mesure où il s'agit d'éviter d'éparpiller l'unité du texte tout en montrant qu'il est l'articulation de plusieurs moments. De toute façon, il faut garder à l'esprit que c'est le texte qui commande le nombre de parties et non une idée préconçue sur le meilleur équilibre des parties (ce qui peut valoir en dissertation ne vaut pas pour le commentaire). Contrairement à la dissertation où il n'y a pas UN bon plan, le commentaire de texte est moins souple car votre réflexion en dissertation est soumise à votre souveraineté intellectuelle alors que c'est le texte déjà là qui préside à la confection du commentaire.
Bien entendu, il y a une marge de variation dans l'interprétation du texte mais il n'y a rien d'arbitraire. Le développement doit être la manifestation et l'exposition de la démarche argumentative de l'auteur, elle-même étant au service d'un but théorique, d'une idée, d'un objectif philosophique.
Éviter tout type de plan qui ne suit pas l'ordre du texte. Si vous souhaitez mettre en discussion tel ou tel aspect du texte, faites-le au fur et à mesure. Le risque étant que si vous faites une partie dédiée à la discussion, les parties dédiées au commentaires ne soient qu'une paraphrase. Il faut parvenir à faire parler le texte et à le soumettre à l'interrogatoire au fur et à mesure sans perdre le fil : c'est le rôle du développement et sa difficulté intrinsèque.
==> Le développement expose et explicite ce qui était en germe dans l'introduction, il doit donc être beaucoup plus disert, vous ne devez pas pour autant tomber dans le verbiage ou la répétition du même. Il s'agit, dans le développement, d'approfondir, de montrer et d'exposer les significations, apports et tensions propres au texte.
mise en place de la conclusion :
Rappel du chemin argumentatif parcouru : comme le texte est une argumentation dynamique, un chemin parcouru, rappelez rapidement, synthétiquement et clairement le parcours fait, en rappelant, s'il le faut les difficultés, les points d'achoppement, bref, tout ce qu'il y a de significatif pour rendre compte de la démarche de l'auteur.
Réponse à la problématique : comme tout chemin, l'argumentation a un point de départ et une arrivée, vous devez donc formuler les résultats de la réflexion. Ainsi, le but est de montrer qu'elle n'est pas stérile ou gratuite et qu'on peut en tirer un ou plusieurs acquis.
Rapper synthétiquement l'enjeu principal et l'apport du texte à la réflexion sur le thème envisagé par l'auteur.
==> en conclusion une formulation claire et synthétique s'impose comme en conclusion. Sachez toujours bien alterner les synthèses efficaces et les moments analytiques plus développées. C'est la condition d'un commentaire à la fois cohérent et fouillé.
Profil-type d'un commentaire de texte :
Introduction : § Entrée en matière
§ Thème
Thèse
Problématique
Enjeux
Mise en perspective
§ Démarche argumentative
Développement : §§ Première partie
§ Formulation de l'idée, de l'argument, du sens de la première partie.
§ Formulation de l'idée, de la fonction, du sens de la première séquence (sous-partie).
Expliquer et reformulez l'unité de sens de la séquence. Citer et analyser la séquence concernée (moment analytique).
Approfondissez et prenez du champ en utilisant un exemple, une référence, en évoquant une thématique générale qui vous permet d'aller plus avant pour montrer l'originalité, la force, la fragilité, l'apport de ce que propose l'auteur.
Concluez en une phrase.
§ refaire la même chose pour la deuxième séquence
§ refaire la même chose pour la troisième séquence.
[...]
§§ Deuxième partie : suivez le même plan que pour la première
§§ Troisième partie : idem
[...]
Conclusion : § Rappel de la démarche.
§ Réponse à la problématique.
§ Apport du texte.
nb : j'ai pu m'inspirer, partiellement pour certains aspects de la méthode, de propositions faites par d'autres enseignants, qu'il me soit permis de m'excuser des quelques emprunts et de les remercier de l'aide qu'ils m'ont fournie. Cette méthode ne propose, de toute façon, rien d'original (ça n'est pas l'objectif) mais seulement un ensemble à la fois complet (autant que faire se peut) et synthétique des exigences majoritairement partagées pour la réalisation d'un commentaire de texte philosophique.